Inside vs outside
À propos des intentions… Comme le dit l’Universitaire Didier AUBERT dans une formulation peut-être un peu trop excessive, «toute expression est une douleur déplacée» Ou, dit autrement, les photographies que je présente peuvent vous en dire plus à mon sujet que ce sur quoi elles portent. C’est en fait une sorte d’oscillation entre moi et le sujet photographié. C'est ce qui justifie le titre retenu inside vs outside... Elles sont issues de deux scènes différentes, présentant chacune une unité de lieu, de temps et d'action... Une - intérieure - pendant l'inauguration du festival "Transe" à La Filature à Mulhouse, l'autre - extérieure - relative au festival "Rencontres et Racines" d'Audincourt. Les deux s'intéressent à la foule, dans une représentation floue, clin d’œil à Jean-Luc GODARD qui ne manquerait pas, je pense, de souligner que dans foule, il y a floue… Le flou associé aux mouvements d’appareil, aux coups de zoom, effets uniquement obtenus à la prise de vue, témoignent du processus de décharge émotionnelle qui a pu avoir lieu en ces circonstances, sorte d’abréaction diraient les psychologues… libérant les affects jusque là refoulés… En même temps au niveau de la réception, j’imagine que ces images peuvent produire un effet de captation sur le spectateur, en suscitant des identifications, en réveillant, à travers le dévoilement du réel qu’elles opèrent, des images-souvenir, patrimoine conscient ou inconscient de chacun, ou en devenant moteur d’imaginaires… C’est bien sûr dans l’après-coup que ces intentions peuvent être formulées, car avant ou au moment de la prise de vue elles échappaient complètement à la conscience, tout comme ces formes proches de la répétition, témoins de l’impossible retour du même…